La Tanzanie a vécu une journée de mobilisation politique sans précédent, marquée par un calme apparent qui dissimule toutefois une inquiétude profonde au sein de la population. Le 9 décembre 2025, alors que le pays célébrait son accession à l’indépendance, des appels avaient été lancés pour une manifestation contre la présidente Samia Suluhu Hassan afin de dénoncer la répression qui a suivi les élections du 29 octobre. Pourtant, la mobilisation annoncée s’est muée en une manifestation avortée, paralysée par la peur d’une répression renforcée orchestrée par les autorités. Ce climat d’angoisse reflète les tensions politiques croissantes d’une nation encore fragile et divisée. Les jeunes, moteurs principaux des contestations, restent particulièrement affectés, oscillant entre volonté d’expression et crainte des violences policières.
Dans un pays où l’exercice du droit de manifester est désormais sous haute surveillance, la pression gouvernementale se fait plus nette, générant un environnement où la contestation se heurte fermement aux autorités. La journée du 9 décembre, malgré la symbolique forte de la fête nationale, n’a laissé aucune place aux rassemblements populaires, étouffant ainsi le souffle d’un mouvement qui peine à retrouver son élan. Comprendre les mécanismes à l’œuvre, les raisons de cet échec et les conséquences sur la société tanzanienne permet de mieux saisir les dynamiques actuelles qui agitent la Tanzanie.
La journée de mobilisation en Tanzanie : une protestation freinée par la peur
Le 9 décembre 2025, la Tanzanie a vécu un épisode politique intense, marqué par une absence presque totale de mobilisation dans les rues malgré des appels répétés à manifester. La journée de mobilisation avait été initiée par la jeunesse et des groupes d’opposition pour protester contre les graves dérives après les élections du 29 octobre, jugées par beaucoup comme injustes et entachées de violences. Pourtant, la peur de la répression renforcée décidée par le gouvernement a eu raison de la volonté collective. De nombreux quartiers urbains sont restés vides, les habitants préférant éviter toute confrontation avec une police connue pour ses méthodes fermes.
Les stratégies déployées par les autorités comprennent un déploiement massif des forces de sécurité à des points névralgiques dans tout le pays, interdisant effectivement tout rassemblement. Les restrictions sur les transports, ralentissements et contrôles renforcés dans les principales villes ont également contribué à isoler les potentiels manifestants, rendant les déplacements difficiles. Cette situation a conduit à une manifestation avortée d’ampleur, là où les précédentes mobilisations avaient réussi à atteindre des foules importantes.
La peur, alimentée par les précédents d’octobre, où la police a réagi avec violence, est palpable. Les traces de ces affrontements restent visibles à travers le pays, témoignant d’une tension palpable entre la population et un gouvernement réticent à céder du terrain. Cette inquiétude est d’autant plus vive qu’elle touche particulièrement la génération Z, largement impliquée dans ces résistances, qui jusque-là apparaissait plutôt apolitique mais dont la frustration s’est amplifiée après les résultats électoraux et la réponse sécuritaire.
Pour mieux comprendre les enjeux actuels, il est essentiel de noter que cette pression gouvernementale s’inscrit dans un contexte plus large d’appel au contrôle et au maintien de l’ordre, au détriment des libertés fondamentales. Selon les observateurs internationaux, comme l’ONU, les alertes sur les risques pour la liberté d’expression et le droit de manifester se multiplient, notamment à l’approche des dates symboliques comme la fête de l’indépendance. Ces observations sont complétées par des rapports locaux détaillant la fermeté du gouvernement face à la contestation populaire.
Les racines historiques et sociales de la contestation tanzanienne en 2025
La tension politique actuelle ne surgit pas dans un vide social. Elle trouve ses racines dans une série de facteurs historiques et socio-économiques qui ont marqué la Tanzanie ces dernières années. Pour mieux cerner la situation, il convient d’explorer la complexité du paysage politique et des attentes d’une population jeune en quête de changement.
Historiquement, la Tanzanie a été profondément marquée par diverses formes d’exploitation, notamment l’esclavage et la colonisation, qui ont laissé des cicatrices durables sur son développement social. Ces éléments historiques constituent autant de leviers pour comprendre certains ressentiments et la volonté d’une jeunesse plus consciente de son histoire et désireuse de forge un avenir différent. Une analyse de l’impact de ces héritages est proposée dans des études approfondies telles que celle sur l’impact de l’esclavage sur le développement historique du pays.
Sur le plan social, la Tanzanie connaît une urbanisation rapide qui bouleverse les équilibres traditionnels et crée de nouveaux défis économiques et sociaux. L’exode rural amplifie la concentration de jeunes dans les villes, où le chômage et la précarité sont particulièrement élevés. Ces facteurs contribuent à nourrir un sentiment d’exclusion et de frustration, expliquant en partie l’engagement grandissant des jeunes dans la vie politique, notamment à travers des appels à la mobilisation. Les effets de cette transformation urbaine, conjugués aux difficultés économiques, sont bien détaillés dans une analyse récente de l’urbanisation rapide et ses conséquences sociales.
La contestation actuelle s’inscrit également dans un cadre marqué par la montée de l’économie informelle. Pour de nombreux jeunes, cette sphère représente un moyen de survie mais aussi un espace d’aspirations non satisfaites face à un marché du travail formel rigide. La complexité de ces mécanismes économiques offre un arrière-plan explicatif indispensable à la compréhension des protestations urbaines en Tanzanie.
Les enjeux électoraux et leurs répercussions
Les élections du 29 octobre 2025 ont été un tournant décisif dans la dynamique politique du pays. La contestation née de ce scrutin, jugé entaché par plusieurs rapports pour ses violences policières et ses pratiques contestables, a accentué les tensions au sein de la société. Depuis cet épisode, la répression s’est accentuée, limitant considérablement l’expression publique des mécontentements et cristallisant un climat d’incertitude et de peur.
Les stratégies du gouvernement face à la contestation : entre fermeté et restrictions
L’échec de la journée de mobilisation du 9 décembre ne peut s’expliquer sans analyser les mesures prises par les autorités pour contenir les protestations. Le gouvernement de Samia Suluhu Hassan, dans un contexte de forte pression sociale et politique, a choisi d’adopter une posture de fermeté marquée. Plusieurs éléments viennent illustrer cette stratégie :
- Renforcement des forces de sécurité : déploiement massif de la police et de l’armée autour des principaux axes urbains pour empêcher tout rassemblement.
- Interdiction officielle des manifestations dans de nombreuses régions, avec des arrestations préventives visant les leaders d’opinion et les organisateurs.
- Contrôles renforcés aux transports publics et restrictions de circulation visant à limiter la mobilité des manifestants potentiels.
- Surveillance accrue des réseaux sociaux pour détecter et censurer toute incitation à la mobilisation.
Cette combinaison de mesures a clairement eu un effet dissuasif, limitant l’ouverture d’espaces d’expression et accentuant la peur parmi les populations engagées. Le gouvernement revendique un maintien de l’ordre nécessaire, comme en témoigne une récente déclaration soulignant sa fermeté face à la contestation populaire.
| Mesures gouvernementales | Objectifs affichés | Conséquences observées |
|---|---|---|
| Interdiction des manifestations | Prévenir le chaos et les violences | Réduction des rassemblements, montée de la peur |
| Déploiement massif de la police | Assurer le contrôle des espaces publics | Risques accrus de confrontations, intimidations |
| Restrictions des déplacements | Limiter la mobilisation géographique | Isolement des manifestants, baisse de la participation |
| Contrôle des réseaux sociaux | Empêcher la diffusion des appels à manifester | Censure et surveillance numérique renforcées |
Les répercussions sociales et politiques d’une protestation avortée
La désorganisation et l’échec de la mobilisation du 9 décembre risquent d’avoir des conséquences profondes sur le tissu social tanzanien. Le sentiment d’impuissance et la peur de la répression renforcée peuvent conduire à une défiance accrue envers les institutions et à une fracture entre la jeunesse et le pouvoir en place.
Cette situation fragilise également l’image même de la Tanzanie, pays longtemps perçu comme un exemple de stabilité dans la région de l’Afrique de l’Est. La multiplication des épisodes répressifs projette désormais une image moins rassurante et pourrait peser sur des secteurs clés, notamment l’économie locale, le tourisme, et surtout l’emploi des jeunes, un sujet déjà sensible comme détaillé dans l’analyse des liens entre éducation et emploi en Tanzanie.
Plusieurs voix au sein de la société civile appellent à une réflexion profonde sur la manière dont les aspirations populaires peuvent être entendues sans recourir à la répression. La peur de voir une radicalisation des jeunes se manifeste comme un risque tangible si les espaces d’expression restent verrouillés.
La pression gouvernementale, loin de relâcher son emprise, semble maintenir un climat de contrôle strict, ce qui pourrait à terme provoquer un effet de désespoir plutôt qu’une pacification durable.
Perspectives et appels à une mobilisation renouvelée malgré les obstacles
Malgré l’avortement de la mobilisation du 9 décembre, les voix de contestation continuent de s’organiser et d’espérer un avenir plus ouvert à la participation citoyenne. De nombreux acteurs sociaux et jeunes leaders appellent à ne pas céder face à la peur et à préparer une nouvelle vague de protestations avec davantage de stratégie et de résilience.
À ce titre, une nouvelle journée de mobilisation est déjà envisagée pour le 25 décembre, cherchant à raviver cette flamme démocratique endormie par la pression gouvernementale. L’objectif est d’instaurer un dialogue constructif, non seulement avec le gouvernement, mais aussi avec la communauté internationale, afin d’alerter sur les risques d’une répression systématique.
L’organisation des manifestations futures intègre désormais des dispositifs pour minimiser les risques, incluant des appels à la non-violence, une mobilisation sur les réseaux sociaux tout en contournant la censure, et des actions symboliques moins faciles à réprimer. Ce réveil, bien que fragile, témoigne d’un désir réel de changement et d’une prise de conscience collective croissante.
- Maintenir la vigilance face aux restrictions du droit de manifester.
- Favoriser le dialogue pour éviter l’explosion des tensions.
- Soutenir la société civile et les jeunes leaders dans leurs actions pacifiques.
- Mobiliser l’attention des instances internationales sur les risques pour les droits fondamentaux en Tanzanie.
- Encourager un développement socio-économique inclusif pour répondre aux aspirations des jeunes.
Ces pistes réflexives offrent une feuille de route pour conjuguer sécurité et respect des libertés, condition sine qua non pour un avenir stable et apaisé en Tanzanie.
Pourquoi la mobilisation du 9 décembre en Tanzanie a-t-elle échoué ?
La mobilisation a échoué principalement en raison de la peur engendrée par une répression policière accrue, un déploiement massif des forces de sécurité, et des restrictions sévères autour des rassemblements et des déplacements.
Quelle est la position du gouvernement tanzanien face aux manifestations ?
Le gouvernement revendique une posture ferme justifiée par la nécessité de maintenir l’ordre public, ce qui s’est traduit par l’interdiction des manifestations et le renforcement des contrôles sécuritaires.
Quelles sont les conséquences sociales de cet échec de mobilisation ?
Cette situation accentue la peur au sein de la population, creuse la fracture entre les jeunes et les autorités, et risque de dégénérer en une défiance accrue envers les institutions nationales.
Quel rôle joue la jeunesse dans les protestations actuelles ?
Les jeunes, notamment la génération Z, sont au cœur des contestations, motivés par le désir d’un changement, mais freinés par la crainte d’une répression violente.
Quelles perspectives pour une mobilisation future en Tanzanie ?
Des appels sont lancés pour une mobilisation renouvelée avec une meilleure préparation et une organisation plus stratégique, visant à préserver le droit de manifester tout en évitant la violence.
Source: www.rfi.fr
Asha partage son expertise du terrain à travers des guides précis sur les voyages en Tanzanie, les safaris dans les parcs nationaux, la culture massaï et les meilleures destinations comme Zanzibar, Serengeti ou le Kilimandjaro. Forte de plus de dix ans d’expérience auprès des voyageurs internationaux, elle produit des contenus fiables pour préparer un séjour en Tanzanie en toute sécurité et avec un profond respect des traditions locales.

